S’il est bien une maladie qui panique, effraie, horrifie et engendre une appréhension perpétuelle suite à la première crise chez tout propriétaire d’un chien, c’est l’épilepsie.
Aucune race de chiens n’est épargnée par ce risque. Chez les petits chiens dont nous parlons le plus sur le site : les bichons Maltais, les Yorkshires, les Shih Tzus, les caniches, les Spitz nains, les bichons Havanais, Frisés tous peuvent en être atteints. En général les premières crises commencent entre deux et cinq ans, mais cela peut aussi commencer à l’âge de deux mois.
L’épilepsie est le résultat d’une décharge électrique anormale, imprévisible et trop forte, mais qui ne va pas durer, dans le système nerveux central.
Cela donne différents symptômes : des convulsions et une perte de connaissance, précédés parfois de tremblements, les crises durent de quelques secondes à quelques minutes.
Souvent une crise peut se dérouler pendant le sommeil du chien et passer inaperçue. (Mais cependant plus vite le chien sera sous traitement et plus vite les crises ralentiront. Si ce n’est pas le cas on aura plus de mal, avec du retard, à mettre en place un traitement efficace.)
La phase qui suit cette crise est caractérisée par de la fatigue, éventuellement de la léthargie et de la désorientation. Cette phase peut durer de quelques minutes à quelques jours.
Chez les petits chiens dont nous parlons les deux sexes peuvent être atteints.
L’hyper activité, les émotions à répétition, l’excitation à outrance, l’agitation sans repos, des périodes de stress (dont vous pouvez ne pas avoir conscience), les différentes périodes sexuelles du cycle des femelles, le manque de sommeil, la peur des orages, des pétards, de la foule bruyante, une forte fièvre suite à différentes maladies, une intoxication, une tumeur du cerveau, une atteinte hépatique, de l’ypoglycémie, de l’hypocalcémie, de l’ydrocéphalie, des causes héréditaires et congénitales peuvent engendrer une première crise. Selon l’âge du chien lors de la première crise le vétérinaire orientera ses recherches vers l’une ou l’autre des causes décrites ci-dessus prioritairement.
Il est préférable de faire stériliser les petites femelles épilptiques.
Une crise se manifeste souvent par une perte complète de conscience. Mais des fois le chien reste conscient. Le chien tombe couché sur le côté. Les pattes s’étendent, raides, puis se mettent à pédaler, ou un symptôme sans l’autre. La respiration est irrégulière.Ces crises peuvent engendrer des vocalises en fin de crise, de la peur, une émission d’urine ou de selle, des mâchonnements, des mordillements, un désir d’être tout contre son maître, ou au contraire une recherche d’isolement.
La fréquence des crises peut être dans les cas graves de plusieurs par jour à seulement une par an, ou une tous les deux ans dans les cas très légers.
Vous devez bien être persuadés que lors du déroulement d’une crise de votre petit chien adoré vous ne pouvez rien faire. Ne le touchez pas, ne le soulevez pas. Laissez la crise se dérouler jusqu’au bout sans intervenir. Veillez juste à ce qu’il ne se cogne pas contre quelque chose qui pourrait le blesser. Ensuite, selon son attitude vous pouvez lui parler doucement, le caresser calmement, le câliner s’il le supporte. Puis vous l’emmenez chez le vétérinaire principalement si c’est une première crise.
Lors de la première crise de votre petit chien, si vous en avez le réflexe précipitez vous sur votre téléphone pour filmer la crise, ne cédez pas à la panique, il n’y a rien que vous puissiez faire pendant la crise. Assurez vous qu’il n’y a pas d’objets dangereux tout près du corps allongé contre lequel il pourrait se blesser lors des convulsions. Si vous arrivez à filmer le déroulement de la crise vous pourrez montrer très exactement ce qui s’est passé à votre vétérinaire chez lequel vous aller emmener votre petit toutou dès que la crise sera passée.
Il est extrêmement important que le vétérinaire puisse voir par lui même le déroulement de la crise pour en évaluer la sorte et la gravité et cela lui donnera la possibilité de cibler le traitement avec exactitude.
Si vous n’avez pas le réflexe de filmer, ce que nous comprenons fort bien vu l’affolement qui vous saisit devant cette souffrance sous vos yeux, regardez au moins votre montre pour indiquer exactement le temps qu’aura duré la crise. Essayez de décrire comment elle s’est déroulée le plus précisément possible. N’exagérez pas le temps ni ce que vous avez vu, essayez de coller au plus près de la vraie réalité, c’est ce que vous demandera le vétérinaire en vous interrogeant très précisément. Cet interrogatoire et la précision de vos réponses est extraordinairement utile pour cerner la nature de la crise et prescrire un premier traitement.
Les questions qui vous seront posées sont :
Si vous le pouvez filmez aussi l’après crise afin que le vétérinaire se rende compte de l’état dans lequel se trouve votre chien après sa crise.
D’autres questions vous seront posées :
Est il bien correctement vacciné, contre quoi et à quelle date les dernières vaccinations ont elles été faites ?
Que mange t’il ?
A t’il subi un éventuel traumatisme ?
A t’il pu absorber des produits toxiques ?
A t’il maigri récemment ? Dort il bien ? Incontinence urinaire, ou non ? Est il en bonne forme ? Est il fatigué ?
Une crise convulsive peut être le signe d’une maladie non déclarée d’où l’importance de l’examen clinique et neurologique. L’examen du fond de l’oeil peut être très révélateur.
On fait en général ces examens 48h après la crise. Trop près de la crise les résultats peuvent être faussés.
On va aussi faire une hématologie, une biochimie et des analyses urinaires dont les résultats donneront le point de départ pour le suivi médical du petit chien. Des radiographies de thorax et d’abdomen peuvent mettre en lumières des métastases. on peut également envisager une ponction de liquide céphalorachidien, un électroencéphalogramme également.
Tous ces examens ont un coût important qu’on accepte, ou pas.
Ensuite il faut être bien conscient que le traitement mis en action ne guérira pas son petit chien mais limitera dans la limite du possible la fréquence et l’intensité des crises. Il ne faudra jamais diminuer le traitement sans avis vétérinaire, car cela pourrait réactiver les crises.
Ensuite ce traitement, quel qu’il soit, a des effets secondaires, principalement sur le foie. Il faut donc parler du « bénéfice-risques » qu’il y a à le prescrire et à le maintenir. Parfois, selon le traitement, des effets secondaires se produisent très vite puis régressent.
Il est très important de beaucoup faire parler le vétérinaire pour savoir ce qu’on donne, pourquoi, comment cela agit, et quels avantages on va en retirer. De prime abord on va essayer d’espacer les crises pendant un maximum de temps par exemple.
Le traitement doit être donné avec la plus grande régularité. Tous les changements qui interviennent dans votre vie quotidienne tels que des déménagements, départs en vacances, rendez vous divers, réceptions chez vous ou ailleurs, bouleversements divers ne doivent jamais vous faire oublier l’heure à laquelle il est impératif de donner son traitement à votre petit chien. Vous devez vous organiser avec vos proches pour qu’il y ait toujours quelqu’un qui assure! Sinon votre petit risque aussitôt de faire une nouvelle crise et d’en refaire d’autres dans la foulée.
Tenez, par exemple, un journal où vous décrirez les crises, les après crises, leurs dates, leurs horaires, et la description précise de chacune d’elle afin de fournir ces renseignements précieux à votre vétérinaire.
Le traitement fait le plus souvent appel à des produits à base de phénobarbital ou de bromure.
Le phénobarbital est relativement sûr, efficace et peu cher. ses effets secondaires sont son effet sédatif et sa toxicité sur le foie.
Le bromure est également relativement sûr, efficace et peu cher et la plupart de ses effets secondaires sont réversibles avec une diminution des doses. son action est également sédative.
L’ajout du bromure au traitement à base de phénobarbital apporte une notable diminution du nombre de crises, et permet en général une diminution voire l’arrêt du phénobarbital. Il présente une molécule de choix pour les petits épileptiques qui souffrent de troubles hépatiques.
Des produits à base de primidone sont aussi efficaces mais l’effet toxique sur le foie est beaucoup plus important.
On utilise aussi des produits à base de phénytoïne, d’acide valproïque et des benzodiazépines qui ont une faible durée d’action.
Le surpoids du petit chien peut contribuer au peu de résultats d’un traitement!
Le vétérinaire vous remettra certainement un traitement à base de diazépam à injecter dans le rectum en cas de crises fortes et répétitives. Cela vous permettra de diminuer le nombre de ces crises qui peuvent être d’un effet fatal si l’on n’agit pas vite avec le produit adéquat, et cela vous évitera une visite en urgence chez votre vétérinaire.
Là encore et toujours on doit envisager le coût du traitement, le coût du suivi médical, des différents examens, et surtout bien donner le traitement quotidien.
Cela peut aussi vous limiter dans vos voyages, vos sorties, tout votre mode de vie peut être remis en cause. il faut en prendre conscience .
Mais à partir du moment où votre vétérinaire a trouvé le médicament qui espace les crises pour un maximum de temps, celui qui a le moins d’effets secondaires sur l’organisme de votre petit chien, celui ci peut vivre de très nombreuses années durant et très agréablement. S’il n’y a pas eu de crise pendant deux ans on peut envisager une diminution du traitement. Si les crises recommencent dans les 6 mois on reprend le traitement comme avant.